02/11/2019


Et il y a cette grande maison vide. Il y a le bruissonnement de la famille qui s’active et le silence des pièces. Il y a ce grand escalier, refuge aux marches de bois, poncé par les passages. Des chambres, il ne subsiste que l’empreinte des pieds de lit. Il y a les cavités laissées par les livres sur les étagères. On devine la présence, là, de l’étagère la veille encore, on distingue les endroits où les cadres ont séjourné. Dans les pièces délaissées vivent encore des souvenirs un peu jaunis, comme issus d’un album photo. Il reste encore ici un miroir, là un tapis. Chaque porte entrouverte murmure quelque chose. Il y règne cette présence qui imbibe chaque nœud du bois, chaque trace au papier peint, chaque vestige de moquette. Il y a cette main qui fleurissait le jardin. Il y a cette femme qui a choisi les couleurs aux murs et les motifs aux rideaux, remplacés par une autre. Il y a ma mère, qui essaie de pleurer, et la sienne dont l’absence remplit les cartons.