25/04/2021

La création

Créer pour moi, c’est trouver des solutions. C’est improviser, se laisser guider par l’instinct dans le cadre de ce que je connais, ou pas, pour finir par toujours élargir ce cadre plus très droit. 

Je ne suis pas l’artiste maudit qui fait de sa peine un outil. Je me sens plus créative dans la joie et le calme : c’est un des trucs qui me fait me sentir en vie, alerte, vive, intelligent.

Créer c’est retrouver cette bulle de concentration sur quelque chose de nouveau, de petit, de beau, de qu’importe. Je m’exprime entourée du monde rendu silencieux, dans la chorégraphie des autres qui m'entourent.

Je crée en dessin bien sûr, mais aussi en cuisine, grimaces, blagues, relations, mots… j'ai trouvé des choses inutilisables en design, donc faciles à faire sans enjeux. La création personnelle me sauve et me soulage de la création professionnelle.

Il y a ce grand équilibre qu’on ne cesse de questionner en école d’art, entre productivité et loisir, travail et passion. Je passe parfois des mois sans dessiner « pour moi », et pourtant la création reste là, à distance tranquille.

Et pourtant c’est ce grand vide en moi, ce truc qui me rend un peu inerte et silencieux. Ça fait un an que je ne crée pas comme il faudrait, pas quand il faudrait. Je reste les yeux dans le vide, je n’ai pas envie de chercher. 

Je sais depuis le temps que je ne force plus la création, mais mon travail en souffre. Pourtant j’ai fait bien des choses en un an, j’ai traversé de nombreuses périodes au fil des projets et envies. 

Je suis fatigué de créer, je suis fatiguée de ne rien créer. Je continue de marcher dans l'ambivalence