27/02/2019

Seule avec tous


J’ai choisi de rester seule. Pas que les autres m’irritent comme du papier de verre (quoi que). Mais je ne me ressens pas d’affinité. J’ai essayé, sans doute pas assez, j’ai tenté, sans grande conviction. Il apparaît que je suis partie perdante. Je le reconnais à quiconque veut l’entendre, je suis coupable. C’est moi. Pas eux, c’est ma responsabilité, mon fardeau, ah ça, je l’ai bien cherché. Pendant un temps, j’ai espéré. Et puis je me suis fermée comme une huître. J’ai respiré ailleurs, par goulées avide. Trace ta route, je taille la mienne. J’ai choisi cet étau qui me compresse la poitrine, plutôt que l’hypocrisie et le mensonge. Moi au profit de l’amitié et de l’affection des autres. Nouée à la gorge par mes convictions.
Y’a des fois, j’ai envie de hurler. D’insulter des générations d’humains. D’enfoncer mon poing dans une lutte acharnée, de démolir chaque visage que je croise. Je veux lacérer la chair, mordre jusqu’au muscle, tabasser, cogner, déchirer, piétiner, arracher, qu’on me voie enfin. Je me hais. J’en veux à toutes ces personnes qui m’en veulent, et je m’en veux encore plus fort. Des larmes amères me dévorent les yeux et je les ravale. Je ne veux pas qu’on me remarque. Pas pour ça. Laissez-moi seule.